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(2ème volet de notre reportage sur Concorde - le vol AF 4334 - page 2)

UN VOL EN CONCORDE

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DÉCOLLAGE AF4334

 

Cliché Hervé Pinel

14h25 Écoutez le plan de vol annoncé par le commandant Manchon écoutez ici 139 Ko

Alignement et décollage, moteur à fond

Écoutez la montée en régime des moteurs Olympus 196 Ko

Voir le petit film du décollage vu du hublot (format real vidéo) taille 293 Ko 23 secondes (Concorde cela va très vite)

Évidement je suis un très mauvais preneur d'image car je profite aussi de l'instant...

Coté bruit, je suis très surpris du faible niveau sonore des moteurs à l'intérieur de Concorde, aucun problème pour continuer à discuter avec mon voisin

14h27 Post combustion coupée, on ressent un ralentissement (en faite une diminution de l'accélération). On entre déjà dans la couche de nuages, on ne reverra pas le sol avant de toucher la piste au retour car le temps va aller en s'aggravant.

Pression cabine 350 mètres.

Concorde est un avion hyper stable on dirait que les ailes sont en béton: rien ne bouge aucunes turbulences y compris dans les nuages pourtant porteur d'une prochaine grosse averse.

14h29

Sensation extraordinaire d'une accélération qui n'arrête pas nous voici déjà à 8300 mètres en vol subsonique en direction du Havre

Le Machmètre est déjà presque à 1, on va déjà plus vite qu'un 747 qui a atteint sa vitesse de croisière...

14h32 Vertical Évreux 10000 mètres écoutez les explications du commandant de bord 143 Ko
14h34 Explication sur la procédure de passage du mur du son par le commandant de bord 131 Ko

Franchissement Du mur du son

Le Machmètre "AirFrance"

14h36 Passage du havre, Annonce allumage réchauffe

la post combustion est allumée, l'accélération est repartie de plus belle et 50 secondes plus tard.... Annonce du commandant Mach 1

14h37 Mach 1.02 sans aucun bruit! en dehors du crépitement des flashs et des appareils de photos.

Eh oui, le voilà le fameux Machmètre: un petit panneau lumineux sur fond bleu

14h38

Concorde accélère de plus belle, on ressent de nouveau dans le dos une poussée constante comme dans la phase de montée initiale.
La vitesse va encore plus que doubler pour atteindre 2400 Km/heure.

Un petit point sur mes instruments de bord !

Pression cabine: 1700 mètres  estimation altitude plus de 10000 mètres (d'après le temps de vol)

Compteur Geiger: 2.7 mSV/heure  Mon compteur crépite à une valeur que je n'avais vu qu'en visitant la centrale nucléaire du Bugey (pour être précis le hall d'accueil visiteur la ou il y a la présentation d'échantillon naturelle d'uranium) car dans la centrale je n'avais mesuré aucune radio activité anormale. Cette valeur approche de la valeur limite ou une exposition permanente  pourrez causer des préjudices de santé. Dans notre cas présent aucun problème. Compte tenu de la valeur mesurée au sol il n'y a pas une crise solaire en cours.

   

REPAS DE LUXE A 2400Km/heure

14h49

La vitesse va encore plus que doubler pour atteindre presque 2400 Km/heure à 18300 mètres d'altitude en 10 minutes.  Ce plan de montée est beaucoup plus fort que dans le cadre d'un Paris - New York ou la montée à 18000m en vitesse supersonique se fait en 35 minutes

MACH 2 ! Champagne

Deux de nos charmantes hôtesses entament avec la plus grande peine la remonté du couloir centrale en poussant un chariot contenant les plateaux.
Analysons la scène:

1 - Nos 2 hôtesses sont loin d'être à 90° par rapport au sol ! je tente de me redresser sur mon fauteuil et constate que l'assiette de Concorde est peut être à cabrer de 10° ou 15°

2 - Notre "court" voyage en boucle, oblige nos hôtesses à démarrer le service avant la fin de la montée rapide de concorde (en effet il faut rapidement monter dans les couches peu denses de l'atmosphère) pour maintenir une température extérieure de la carlingue en dessous de 150°C, aussi même à deux nos hôtesses doivent d'une part faire grimper sur une pente de 15 à 20 pourcent le chariot mais aussi lutter contre l'accélération, l'assiette de l'hôtesse dans l'effort accentue l'impression d'une inclinaison très forte. Un fois ce repère mémorisé, on constate que l'avant de l'appareil vu du couloir est en l'air !

Par curiosité je touche le hublot pour voir si cela chauffe, rien de spécial.

Information pour les gourmands - Annonce du menu 41s 320 Ko - Annonce vins et champagnes ! 220 Ko

14h50 Annonce paramètres: 600 mètres par seconde - Temp Ext -50°C - Température du nez de Concorde +128 °C - Écoutez ici 83Ko
14h55 Pendant que les passagers des premiers rangs mangent continuons nos mesures:

2100 Km/heure ! (Écoutez avec en bruit de fond les bip-bip un peu affolé de mon compteur Geiger)

Pour la petite histoire mon compteur Geiger est de marque Russe et c'est certainement le seul au monde a avoir franchi le mur du son !

La pression cabine est mesuré par une montre avec baromètre, altimètre-intégré

 

Pression cabine: 2000 mètres  estimation altitude plus de 17000 mètres (d'après le temps de vol)

Compteur Geiger: 3,3 mSV/heure Cette valeur sera le maximum relevé du voyage (41 fois plus qu'au sol, voila encore une bonne raison pour la protéger notre atmosphère, et Concorde sur ce point n'est sûrement pas un avion Écologique, mais y a t-il des avions Ecolo?...)

Concorde parcourt en ce moment plus de 600 mètres à chaque seconde, bien plus que la vitesse d'une balle à la sortie d'un fusils...

 Remarquez comme le haut du ciel est plus sombre

14h56

Sortez les freins ! (Écoutez l'annonce du comandant 108Ko) La boucle au dessus de l'Atlantique étant presque fermée (300 Km en approche des îles de Guernesey) si l'on ne freine pas on sera verticale Roissy dans 15 minutes, le pilote annonce qu'il faut sortir rapidement du vol Supersonique avant les îles de Guernesey sous peine de détruire tous les carreaux des fenêtres des petites maisons de l'îles Anglo-normande!
Au faite, regardez bien cette photo, bien que l'on soit presque au sommet de notre vol, le champagne est encore très incliné dans mon verre ! Concorde a toujours une assiette cabrée !

On ressent immédiatement l'arrêt de l'accélération et le passage en décélération, cela tombe bien cela m'aide à redresser mon fauteuil et commencer à déguster le repas que l'on vient de me servir...

Pour mémoire cela fait 31 minutes que l'on a décollé, bon sang mais tout va trop vite ici !

Bon alors dégustation, pour le plaisir Champagne, vin blanc et super Bordeaux 1987. Le homard parfait, le foie gras composé de deux viandes, la petite sauce au citron servi dans un flacon de parfum, vous voyez c'est le top! Fromage plus que parfait coulant et truffé à point et pour finir ce gâteau au café avec sa petite feuille d'or..., bon allez une fois dans sa vie.

15h00

Retour à la technique, je retouche le hublot cette fois il est chaud et pourtant je ne suis pas du coté du soleil, on comprend mieux pourquoi les arrivées sur New York c'était toujours un peu chaud... car on est en vol supersonique que depuis 14 minutes.

Au faite savez vous que l'air de la cabine est refroidi grâce à la chaleur massique (inertie thermique) du kérosène... L'air passe dans un échangeur Kérosène Air pour être refroidi, il faut espérer que l'échangeur reste étanche. En 1960 les ingénieurs n'avaient pas froid au yeux, comme ceux qui ont construit le LEM lunaire et c'est pour cette raison qu'il est impossible de retourner sur la lune ou reconstruire un Concorde, trop de sécurité tue l'avancé technologique à cause de la masse des objets de sécurité.

 
La suite du reportage en vol c'est ici page 3  

Photos  (sauf indication contraire) et reportage: copyright DoubleHybride 2003